novembre 17, 2021

Comment la posturologie détrône l’ostéopathie ?

Représentation des différentes postures

Définition de la posturologie.

La posturologie ou PNS (posturologie neuro sensitive) est une nouvelle discipline dans le milieu médical, qui s’est démocratisée au début des années 2000. Elle est de plus en plus populaire car les résultats sont tout à fait satisfaisants et rapides, parfois même immédiats. L’efficacité de cette discipline est dû au fait que le traitement va être effectué via le système nerveux principalement, qui est hiérarchiquement supérieur au système musculaire ou même osseux. Quand on travaille sur le système nerveux, on s’adresse en quelque sorte a la commande centrale et on lui donne des ordres. En effet, pour qu’il y ait l’apparition d’un mouvement il nous faut au moins 2 os. Pour qu’un mouvement puisse se faire entre 2 os, il nous faut des muscles qui s’insèrent dessus. Et pour que les muscles fonctionnent il leur faut une information, un ordre donné par les nerfs par le biais de l’influx nerveux. Le système nerveux est donc essentiel et de nombreuses choses peuvent être réglées, traitées grâce lui.

La posturologie est donc une thérapie qui utilise le système nerveux. C’est également une thérapie non invasive, facile d’accès donc.

Cette discipline permettra également de traiter la/les cause(s) de la lésion plutôt que la/les conséquence(s) : le symptôme a proprement parlé. Ainsi, nous pouvons dire que le posturologue a une démarche holistique de par son analyse et son traitement, c’est-à-dire qu’il prendra en considération l’ensemble du corps du patient dans son traitement. En pratique, cela veut dire que pour résoudre un problème de genou par exemple, le thérapeute ne travaillera pas forcément sur le genou mais ailleurs, au niveau de la tête par exemple. Cela n’exclue pas le fait que le thérapeute peut également travailler sur le genou. En fait, le thérapeute va aller travailler à l’endroit où le corps du patient lui indique des zones de tensions. Les TIM (tests inter malléolaires) ou les TIS (tests inter styloïdiens), au niveau des chevilles ou au niveau des poignets, peuvent mettre en évidence les zones de tensions, que ce soit des tensions antérieures, postérieurs, hautes, basses… Le traitement des zones de tensions se fait par thérapie manuelle informationnelle ou TIM.

La prise en charge en posturologie.

Le posturologue à une liste d’exigences concernant son patient. Ce dernier doit remplir plusieurs critères pour avoir le « diplôme de la bonne posture ». Malheureusement, la perfection n’existant pas, personne ne peut avoir ce diplôme. La posture parfaite n’est donc que théorique. Ce que veut le posturologue, c’est améliorer la posture de son patient, l’amener, le tendre vers une posture parfaite sachant que ce n’est pas possible. C’est pour cette raison que tout le monde est concerné. Le posturologue va donc faire l’état des lieux de la posture actuelle du patient et l’objectif sera de l’améliorer. Pour ce faire, une série de tests va être établie.

Le diagnostic représente une grande partie d’un bilan posturale car avant de s’attaquer au traitement, le thérapeute va établir une série de tests :

1 – Test de l’équilibre unipodal, sur un pied : Si on a une stabilité unipodale de piètre qualité, donc qu’on a une instabilité unipodale, alors au-dessus, au niveau du bassin par exemple, il va y avoir un gros travail à effectuer au niveau musculaire pour stabiliser, garder, maintenir un équilibre correct. Au bout d’un moment, le bassin n’arrivera plus à faire son travail correctement, ne saura plus gérer, donc il va fatiguer et une douleur fera certainement son apparition…  Une instabilité unipodale peut également expliquer que certains patients ont des douleurs plutôt en fin de journée car à chaque pas, c’est l’ensemble du corps qui bouge énormément.

2 – Prise d’emprunte sur plateforme de stabilométrie : Idéalement, l’emprunte des pieds doit être symétrique, avec une répartition des charges de 50% entre la droite et la gauche et une répartition des charges de 60% du poids de corps sur les talons et de 40% du poids du corps sur l’avant pied. Bien sûr, un patient peut avoir 60% du poids de corps sur l’avant pied et avoir une bonne posture. Le praticien ne corrigera pas forcément cela, c’est juste une donnée à prendre en compte. Le praticien portera plus d’attention a ce que la répartition des charges gauche/droite soit équilibrée au maximum (se rapprochant le plus de 50/50) car l’activité que nous pratiquons le plus, c’est la marche et la marche est une activité symétrique.

3 – Test des oscillations sur plateforme de stabilométrie : On veut savoir comment le corps bouge quand il ne bouge pas pendant un certain temps donné à savoir 10 secondes. En effet, notre corps est un peu comme un pendule inversé, nous oscillons tout le temps pour nous maintenir à l’équilibre, avec un angle de 4° par rapport aux 2 points fixes que sont nos pieds. C’est tout à fait normal, nous ajustons toujours notre posture afin d’optimiser notre énergie. Par contre, si nous oscillons trop, alors cela peut créer des complications, un coût énergétique important.

4 – Test des asymétries des différentes ceintures : Il est important que notre corps tende à avoir une même symétrie entre la gauche et la droite, car des asymétries vont découler sur des compensations qui a terme peuvent découler sur des complications… Il est donc essentiel de contrôler la bonne symétrie du corps surtout en ce qui concerne les rotations et ce, aux différents étages que sont les ceintures pelviennes (bassin), scapulaire (épaules) et cervicales. Le fait d’avoir une restriction d’amplitude de mouvement bilatérale n’est pas si grave en soi tant que la symétrie est respectée. On peut ajouter le test de convergence et de diverge podale (le patient sera allongé sur la table d’examen pour ce test) qui nous renseignera en réalité sur le tonus des muscles rotateurs de hanche : on pousse sur les têtes de M1 (le 1er métatarsien, dans la région du gros orteil) vers l’extérieur pour tester la rotation externe et on pousse sur les têtes de M5 (le 5e métatarsien, dans la région du petit orteil) vers l’intérieur pour tester la rotation interne.

5 – Tests des mobilités : Le patient sur la table d’examen en décubitus dorsal (sur le dos), on testera la mobilité et le rebond au niveau des chevilles, des genoux, du bassin, des hypochondres (côtes) et des épaules. Si un item est bloqué, on souhaitera redonner de la mobilité.

6 – Tests TIM et TIS : Le praticien testera les zones de tensions du corps lui permettant de savoir sur quelles zones travailler. Les tensions, peuvent être : hautes/basses, avant/arrière, droite/gauche. Une fois les zones de tensions déterminées, il ne reste plus qu’au praticien à se pencher sur cette zone pour préciser quel nerf doit être stimulé.

Evidemment, de nombreux autres tests pourront être utilisés en fonction des cas et des motifs de consultation.

L’objectif du posturologue, sera avant tout d’améliorer l’équilibre unipodale, de diminuer les oscillations, de redonner de l’amplitude articulaire aux endroits présentant des asymétries, de redonner de la mobilité, du rebond et de diminuer les tensions. En somme, l’objectif est de redonner au patients une capacité de compensation. Une fois que cela est fait, le praticien peut revenir sur le symptôme, sur le motif de consultation et constater si la douleur a diminué ou même disparue.

Pour tendre vers cet objectif, le traitement sera effectué par thérapie manuelle informationnelle (TIM) et également avec des semelles de posture, très fines si le traitement par thérapie manuelle n’est pas suffisant.

La thérapie manuelle et le traitement en posturologie est le résultat d’un mélange de nombreuses disciplines. Le posturologue utilisera donc des techniques de PNS, de podologie, de MTC (médecine traditionnelle chinoise), de kinésiologie, des chaines musculaires, de kinésio tapping, de préférences motrices, de reflexes archaïques, de médiation sinokinétique…

Conclusion.

Notre corps a une capacité naturelle de compensation et heureusement car si à chaque fois qu’il nous arrive quelque chose nous ne savons pas faire face, nous ne savons pas nous adapter, nous ne ferions pas de vieux os. Nous savons donc compenser naturellement mais nous ne savons pas relâcher naturellement une zone qui a été traumatisée par exemple. Nous savons nous protéger de manière reflexe, mais nous ne savons pas nous relâcher de façon automatique. La posturologie, grâce à la thérapie manuelle et éventuellement aux semelles, a pour rôle de nous permettre de nous relâcher de manière reflexe. Nous pouvons dire que la posturologie c’est un peu comme un verre d’eau : à chaque fois qu’il nous arrive quelque chose dans notre vie (une entorse, une chute…) nous mettons un peu d’eau dans notre verre (nous compensons naturellement) jusqu’au moment où l’eau qui est dans le verre déborde et là, nous ne savons plus compenser, apparait des douleurs…. La posturologie permet d’enlever un maximum d’eau du verre et grâce à cela, nous avons à nouveau une capacité de compensation.

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